Il y a 56 articles sélectionnés par Club Soleil dans cette catégorie

Les Tenebres Exterieures

Raphaël Confiant
Archipel
Date de parution : 10 octobre 2008

En 1957, François Duvalier, dit Papa Doc, devient président de la première République noire du monde moderne, l’île d’Haïti. Depuis l’indépendance, le pays a connu une succession de coups d’État qui l’ont laissé exsangue. François Duvalier sera l’un des rares dirigeants à instaurer un pouvoir pérenne, laissant à sa mort le pouvoir à son fils, « Baby Doc ». Entre Tontons macoutes (miliciens au service du régime) et culte vaudou, culture française raffinée et démesure créole, une dictature insolite s’établit dans cette île des Caraïbes, à la fois proche mais différente de celle régnant dans les régimes latino-américains de l’époque. Raphaël Confiant campe le personnage de Papa Doc et de ses principaux collaborateurs et pénètre dans les arcanes d’un régime qui, de l’extérieur, put paraître ubuesque ou folklorique, mais ne fut que le reflet de l’histoire extraordinaire et tragique d’Haïti. En contrepoint, il met en scène la résistance à la dictature au travers de personnages tels que l’écrivain Esteban Jacques qui, à la tête d’un commando, débarquera dans le nord de l’île pour tenter d’y établir un foyer de guérilla, ou du romancier et peintre Mark Estienne, résistant de l’intérieur. Les Ténèbres extérieures est aussi le portrait du petit peuple haïtien dont la survie relève du miracle : vendeurs à la sauvette, joueurs professionnels de loterie, prostituées, paysans déracinés… C’est enfin une méditation sur la force corruptrice et la démence à l’œuvre dans tout pouvoir absolu. Cinquante ans après le coup d’État manqué de 1958, qui permit à Papa Doc de consolider son pouvoir, Raphaël Confiant nous donne à lire un récit qui – pour la première fois en langue française – s’inscrit dans la veine latino-américaine des « romans de dictateur » illustrée par Miguel Angel Asturias (Monsieur le Président, sur Cabrera), Gabriel Garcia Marquez (L’Automne du patriarche, sur Pinochet), Roa Bastos et Vargas Llosa (La Fête au bouc, sur Trujillo).

L'enfant noire aux parents blancs : Comment l'apartheid fit changer Sandra Laing trois fois de couleur

Judith Stone, Danièle Momont (Traduction)
Support: 423 pages
Payot
Date de parution : 10 septembre 2008

Sandra Laing vient au monde en 1955 dans l'Afrique du Sud de l'apartheid. Elle devrait être née du " bon côté " puisque ses parents sont des commerçants afrikaners, donc blancs ; or il y a eu un Noir parmi ses ascendants et une combinaison de gènes l'a faite métisse. À l'âge de dix ans, elle est expulsée par la police de l'école pour Blancs et reclassée " Coloured ". Victime des aberrations du système, elle change encore officiellement deux fois de couleur, mais c'est parmi les Sud-Africains noirs, dans la précarité des townships, qu'elle choisit de vivre, reniée par son père. La chance se présente à Sandra en 2000 lorsqu'elle fait la connaissance d'un jeune réalisateur anglais, Anthony Fabian : il lui achète les droits cinématographiques de son incroyable aventure ét lui permet ainsi d'ouvrir une épicerie. Va-t-elle pouvoir s'épanouir dans la nouvelle Afrique du Sud, malgré les fantômes d'une histoire nationale et d'un passé personnel qu'elle a refoulés au point d'ignorer longtemps qui était Nelson Mandela et de se réfugier dans les soap-opéras ? En se liant d'amitié avec elle, la journaliste new-yorkaise Judith Stone a su démêler avec pudeur les fils d'un destin hors du commun, et par là même sonder l'âme d'un pays pluriel, des années 1950 à nos jours.

Tant que je serai noire

Maya Angelou, Lori Saint-Martin (Traduction), Paul Gagné (Traduction)
Support: 364 pages
Les Allusifs Editions
Date de parution : 25 août 2008

Figure emblématique de l'histoire des États-Unis, Maya Angelou s'est engagée corps et âme dans le vingtième siècle américain. Tant que je serai noire est le récit de sa vie à partir de 1957 lorsque, décidée à devenir écrivaine, elle part avec son fils, Guy, pour rejoindre Harlem, épicentre de l'activité intellectuelle des Noirs américains. Elle participe aux bouleversements de l'époque et rencontre des artistes comme Billie Holiday et James Baldwin, et les leaders du mouvement des droits civiques, Malcolm X et Martin Luther King. Enfin, conquise par Vusumzi Make, combattant pour la liberté et les droits des Noirs d'Afrique du Sud, elle part vivre en Afrique, théâtre des luttes anticolonialistes, où elle devient journaliste. Ce récit est l'autoportrait d'une femme exceptionnelle qui a intégré, jusque dans les plus profonds replis de sa vie intime, une véritable révolution mondiale, culturelle et politique.

Abécédaire de l'esclavage des Noirs


Support: 168pages
Editions Dapper
Date de parution : 06 septembre 2007

PRÉSENTATION Un ouvrage de référence manquait à la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions. Comment transmettre cette histoire sans outil adapté ? L’auteur a conçu un abécédaire pour combler ce vide. Cet ouvrage évoque les différents aspects de l’histoire des anciennes colonies françaises soumises à l’esclavage (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion et Saint-Domingue / Haïti). Ce qui permet de comprendre que cette histoire partagée fait partie intégrante de l’histoire nationale. L’iconographie abondante et diversifiée sollicite l’imaginaire et constitue un support pédagogique de première qualité. Cet Abécédaire de l’esclavage des Noirs est un ouvrage de sensibilisation indispensable. Gilles Gauvin, docteur en histoire, auteur, spécialiste de l’histoire contemporaine de La Réunion, est depuis une dizaine d’années enseignant en collège ZEP. Il est par ailleurs, membre du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME), qui tend à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité. Gilles Gauvin a publié récemment Michel Debré et l'île de La Réunion : une certaine idée de la plus grande France (2006) et a collaboré à l’ouvrage Les Français au quotidien, 1939-1949 (2006). Il prépare une Histoire de La Réunion.

Miles

Alain Gerber
Support: 398 pages
Fayard
Date de parution : 29 août 2007

Écrivain avant tout, Alain Gerber est aussi bien connu des auditeurs de France Musique et de France Culture, où il anime des émissions entièrement consacrées au jazz. Inaugurée avec Louie en 2001, poursuivie avec Chet en 2003, Charlie et Lady Day en 2005, puis Paul Desmond en 2006, la grande saga du jazz et de ceux qui l'ont fait se poursuit dans ce nouveau roman.

Conversation avec Aimé Césaire

Patrice Louis
Support: 80 pages
Arléa
Date de parution : 16 mai 2007

Rares sont les terres incarnées par un poète. L'île de la Martinique, terre natale d'Aimé Césaire, jouit de ce privilège. Écrivain fondamental, essayiste percutant, militant, maire de Fort-de-France pendant de nombreuses années, l'enfant des îles, nourri à la fois de culture gréco-latine et des traditions africaines, a été sa vie durant le porte-drapeau des courants littéraires et politiques qui ont marqué notre temps : surréalisme, anticolonialisme, autonomie, défense des opprimés, exaltation de la " négritude "... Biographie de l'auteur Patrice Louis (qui a publié entre autres chez Arléa Du bruit dans Landerneau, C'est beau mais c'est faux) nous livre ici cette conversation à bâtons rompus, chaleureuse et pleine d'imprévus, qu'il a eue avec le grand poète français.

Toussaint Louverture

Alain Foix
Support: poche
Gallimard
Date de parution : 10 mai 2007

" En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté des Noirs ; il repoussera par les racines, parce qu'elles sont aussi profondes que nombreuses." Né sur l'île de Saint-Domingue, Toussaint Louverture (1743-1803), esclave affranchi, fit fortune grâce à la culture du café. Prenant la tête de l'insurrection contre la tutelle française lorsque éclate la Révolution de 1789, il est nommé général en chef puis prend le titre de " gouverneur général à vie " après avoir décrété la liberté de la colonie. Arrêté sur ordre de Bonaparte, il est déporté au fort de Joux, dans le massif du Jura, où il meurt le 7 avril 1803. Moins d'un an plus tard, l'indépendance de Saint-Domingue est proclamée. Prenant le nom créole d'Haïti - ce qui signifie pays montagneux -, l'île devient alors la première république noire de l'histoire du monde. Biographie de l'auteur Écrivain, philosophe, réalisateur et dramaturge, Alain Foix, né en Guadeloupe, est également directeur de théâtre et de centres de création et de diffusion artistique. Il a dirigé la Scène nationale de la Guadeloupe, le théâtre Le Prisme à Saint-Quentin-en-Yvelines, La Muse en circuit, centre de création musicale, et dirige actuellement Quai des arts. Il a été lauréat du Grand Prix Beaumarchais de l'écriture théâtrale de la Caraïbe en 2004, et son travail de réalisateur a été récompensé par un premier prix de documentaire au Festival Vues d'Afrique de Montréal en 1989. II est également critique de spectacles, auteur d'essais philosophiques, d'ouvrages pour enfants et de romans, notamment Ta mémoire, petit monde, paru chez Gallimard en 2005.

Ti-Jean l'Horizon de Simone Schwartz-Bart

Gabrielle Saïd
Support: 118 pages
L'Harmattan
Date de parution : 30 avril 2007

Roman de l'exil et de l'errance au coeur de l'identité caribéenne, Ti-Jean l'Horizon, de l'écrivains antillaise Simone Schwartz-Bart, interroge l'émergence d'un sujet postcolonial libéré des chaînes de l'histoire et des rapports de domination. Touché à la fois d'apathie et d'aphasie, le héros doit renouer avec son désir d'action, de création et de parole. La quête identitaire entre en étroite relation avec la création langagière et l'écriture, d'où la présence du matériau contique qui structure et informe le romanesque, conférant à l'espace littéraire une dimension anthropologique, culturelle et existentielle. Le personnage éponyme, Ti-Jean, explore autant la mémoire historique/mythique que la mémoire littéraire/langagière du sujet caribéen. Le besoin et le désir de dire, de se dire, de dialoguer, constituent le véritable moteur de l'action romanesque. Cette étude propose par conséquent une approche narratologique et sémiologique, afin d'appréhender ce rapport continu entre narration et diégèse, signes et monde, ou encore ce que le roman nomme le " travail de la langue ". Biographie de l'auteur Gabrielle SAÏD est docteure en littératures francophones et comparées, chercheure associée au CRTF de l'Université de Cergy-Pontoise où elle a enseigné plusieurs années. Sa thèse porte sur la littérature caribéenne. Elle a écrit plusieurs articles consacrés aux œuvres de Maryse Condé, Aimé Césaire, Simone Schwartz-Bart, Daniel Maximin ou encore Edouard Glissant. Sa recherche concerne essentiellement l'interculturalité et les rapports Même/Autre, ainsi que les phénomènes d'intertextualité, de dialogisme et de polyphonie. Cinq histoires au parfum d'enfance où se rencontrent les hommes et les divinités pittoresques du Vaudou, mêlant le réel et l'imaginaire. Sous l'humour des récits affleure la souffrance d'une Haïti déchirée.

Une Obsession Nommee Hugo

Jean-Jacques Seymour
Support: Broché
Menaibuc
Date de parution : 21 mars 2007

Un nom hante l’Amérique latine : celui d’Hugo Chávez. Ce commandant, auteur, en 1992, d’une tentative de coup d’Etat, a été élu président du Venezuela en décembre 1998. Dès sa prise de fonctions, comme il l’avait annoncé, M. Chávez, soutenu par les forces de gauche et par les déshérités, a entrepris une « révolution pacifique et démocratique » qui inquiète les propagandistes de la mondialisation. Cette volonté de tout changer traduit l’exaspération d’une majorité de citoyens devant la gabegie et la corruption qui ont régné en maître durant quarante ans, et dont portent la responsabilité les deux partis s’étant partagé le pouvoir : Action démocratique (AD), socialdémocrate, et Copei, démocrate-chrétien. Ces formations, dont nul ne nie le caractère démocratique, ont permis l’édification d’une des sociétés les plus corrompues et les plus inégalitaires du monde. Dans « Une obsession nommée Hugo », le journaliste Jean-Jacques Seymour décrit minutieusement la nature du processus mis en place par le mandataire Vénézuélien pour inverser le cours des choses avec déjà, dans de nombreux secteurs, des résultats tangibles. L'auteur : Journaliste afro français d’origine caribéenne, Jean-Jacques Seymour est un homme de radio et de télévision spécialisé dans les dossiers de la Caraïbe dont il a suivi ces 20 dernières années les processus de décolonisation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à cette région : « les caraïbes, des brûlots sur la mer », « la caraïbe face à la mondialisation », « le dernier voyage », histoire familière d’une migration forcée, où il conte l’épopée tragique de jeunes haïtiens tentant de rallier Miami à bord d’un bateau de fortune. L’auteur publie chaque mois des portraits de "Femmes créoles" au magazine Amina à Paris.

Corps et société en Guadeloupe : Sociologie des pratiques de compétition (Broché)

Harry P Mephon
Support: 398 pages
PU Rennes
Date de parution : 15 mars 2007

De manière générale, les catégories pour penser les pratiques corporelles et sportives invitent à la perception d'un univers consensuel qui échappe aux aléas du monde social ordinaire. Ce livre opère une rupture, tout d'abord en fondant rigoureusement les rapports des activités corporelles avec les autres pratiques économiques, politiques et culturelles, ensuite en les enracinant dans une histoire de longue durée. Ainsi, il ne s'agit plus de situer le fait sportif dans l'histoire supposée connue de la Guadeloupe mais de la repenser dans sa globalité à travers le prisme des pratiques corporelles. Le fait de privilégier le corps comme entrée pour étudier les rapports sociaux éclaire l'histoire d'une société d'abord soumise avec l'esclavagisme aux pires formes d'asservissements corporels. L'étude des formes d'une culture incorporée permet de comprendre les rapports de domination mais aussi les résistances et les révoltes qu'ils suscitent. La genèse des pratiques sportives fonde les liens entre trois espaces de réalité historiquement constitués par celui de la culture somatique et respectivement par ceux du sport de masse et du sport de haut-niveau. Par un retournement de sens, le corps outil de domination devient par l'excellence des champions guadeloupéens le moyen le plus visible d'une affirmation identitaire confrontée aux rapports de force établis par la métropole. Biographie de l'auteur Harry P. Mephon est docteur en Sociologie et professeur certifié d'Education physique. Ancien athlète de haut niveau, il est entraîneur d'athlétisme, prépare et entraîne un grand nombre de sportifs de haut niveau. Il intervient au SUAPS de l'université Antilles-Guyane.

L'Ennemi intime : Perte de soi et retour à soi sous le colonialisme

Ashis Nandy
Support: 171 pages
Fayard
Date de parution : 28 février 2007

Ce livre, d'une si intense et subtile réflexion, invite à réinterroger le rapport au pouvoir despotique que recouvre le terme de colonialisme. Un système d'oppression aussi radical ne se résout pas dans le seul face-à-face économique et politique entre dominants et dominés. Le colonialisme touche à l'enjeu humain fondamental, à la problématique universelle de l'identité / altérité, de sorte que cet ordre de violence rejaillit sur la condition des " vainqueurs - victimes camouflées, à un stade avancé de décomposition psychologique ". Sur fond des bouleversements provoqués par l'Angleterre impériale, par la colonisation et la décolonisation, que veut dire, pour la conscience indienne d'aujourd'hui, vivre la modernité mondialisée sans renoncer à ce que l'on est ? Une lumineuse préface de Charles Malamoud introduit le lecteur français à cet essai d'Ashis Nandy, auteur encore peu connu en France, mais figure de premier plan dans le débat intellectuel en Inde et dans le monde anglophone. P. L. Biographie de l'auteur Ashis Nandy dirige le très important Center for Studies on Developing Societies à Delhi.

Les Musiciens de jazz et leur trois voeux

Pannonica de Koenigswarter
Support: 302 pages
Buchet-Chastel
Date de parution : 07 décembre 2006

Née à Londres en 1913, dans la branche anglaise de la famille Rothschild, la baronne Pannonica de Koenigswarter - surnommée Nica - connut très tôt une passion sans limites pour le jazz. Elle fut l'amie intime et la confidente des plus grands jazzmen et leur vint en aide sans compter. On sait que, malade, refusant de se faire hospitaliser, Charlie Parker mourut chez elle, et Thelonious Monk y vécut les neuf dernières années de sa vie. Avec son Polaroïd, elle photographia, le plus souvent chez elle, la plupart des musiciens : Dizzy Gillespie, Count Basie, Louis Armstrong, Duke Ellington, Lionel Hampton, Bud Powell, Sun Ra, Miles Davis, Charlie Mingus, Sonny Rollins et tant d'autres. Entre 1961 et 1966, elle leur posa cette question ingénue : " Si on t'accordait trois vœux qui devaient se réaliser sur-le-champ, que souhaiterais-tu ? " projetant de réunir leurs réponses souvent spontanées dans un livre. Ce livre, resté inédit à ce jour, le voici, réalisé d'après la maquette originale de Pannonica. Trois cents musiciens répondent à la question. Duke Ellington : " Mes vœux sont simples ! je veux ce qu'il y a de mieux ! " Et Miles Davis : " Mon vœu ? Etre blanc ! " Le 9 décembre 1988, au Service commémoratif en l'honneur de la baronne Nica de Koenigswarter, à l'église Saint Peter's, Clint Eastwood déclara : " Je n'ai connu Nica que peu de temps, mais j'ai découvert une femme remarquable, et en tant que mécène du jazz, la baronne restera dans les mémoires comme quelqu'un dont la vie était indissociablement liée à cette musique et à ses plus grands interprètes. Elle m'a aidé dans la préparation du film Bird, et je serai toujours heureux d'avoir eu l'occasion de la connaître. C'était véritablement une grande dame. " Reconnaissants, les musiciens lui ont, par ailleurs, dédié une vingtaine de thèmes, notamment : Pannonica de Thelonious Monk, Nica, My dream of Nica de Sonny Clark, Blues for Nica de Kenny Drew, Thelonica de Tommy Flannagan...

Catholicisme, esclavage et acculturation dans la Caraïbe francophone et en Guyane au XIXe siècle

Philippe Delisle
Support: 103 pages
Ibis Rouge
Date de parution : 01 octobre 2006

Fruit d'une dizaine d'années de recherches sur l'histoire du catholicisme aux Antilles et en Guyane, ce petit essai de synthèse tous les acquis des travaux scientifiques récents. Il est ordonné autour de trois grands thèmes : l'attitude du clergé à l'égard de l'esclavage, la diffusion de modèles élaborés en Europe, et enfin le catholicisme vécu. Si certaines parties mettent en perspective des travaux déjà publiés, mais jamais réunis, d'autres sections sont entièrement originales et fondées sur des documents anciens. L'ouvrage propose pour finir quelques pistes pour l'avenir, un choix de textes, ainsi qu'une bibliographie étendue sur le thème. Biographie de l'auteur Agrégé et docteur en histoire, Philippe Delisle est maître de conférences à l'Université Jean Moulin de Lyon et membre de l'équipe RESEA (Religions sociétés et acculturation) de l'Umr Cnrs 5190. Spécialisé dans l'histoire religieuse des sociétés créoles, il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles.

Le Crime de Napoléon

Claude Ribbe
Support: Broché
Editions Privé
Date de parution : 01 décembre 2005

Plus d'un million de personnes vouées à la mort selon des critères raciaux, un génocide perpétré en utilisant les gaz, des milliers d'hommes, de femes et d'enfants dévorés vivants par des chiens, deux cent cinquante mille citoyens enchainés et mis en esclavage, des lois raciales,...
Pourquoi une certaine France, au XXIe siècle, s'acharne-t-elle à faire du boucher des "Noirs" un héros national ? Deux cents ans après, Claude Ribbe dénonce enfin, pour la première fois, preuves et témoignages à l'appui, Le Crime de Napoléon.

La légende du sexe surdimensionné des Noirs

Serge Bilé
Rocher
Date de parution : 09 novembre 2005

Les peintures grecques et romaines l'ont souligné ; les théologiens chrétiens, juifs et arabes l'ont en chœur jadis avalisé ; les femmes en sont persuadées : les Noirs ont un sexe sur-di-men-si-on-né ! Tellement surdimensionné qu'il continue encore, aujourd'hui comme hier, de faire fantasmer et jaser. Ce livre retrace, avec minutie, l'histoire de ce qui fut, dès le départ, un monstrueux préjugé visant à rabaisser les Noirs au rang de bêtes, dotés à la place du cerveau, d'un pénis " démesurément long " ! Certains, durant l'esclavage, furent même utilisés comme de vulgaires reproducteurs. Et parfois ils devaient également satisfaire, de gré ou de force, l'appétit sexuel des femmes de leurs maîtres. Sous Louis XIV, les Noirs, tenus pour débauchés, effraient autant qu'ils subjuguent. La reine Marie-Thérèse, qui fraie avec l'un d'eux, accouche - ô scandale ! - d'une petite négresse. Une page peu connue de l'histoire de France. Les Noirs seront aussi stigmatisés au cours des siècles, en Espagne, en Angleterre et en Russie notamment, où ils incarneront la fornication et le diable. Le poète martiniquais, Aimé Césaire, en fera même l'étrange expérience lors d'un voyage, avant guerre, en Yougoslavie. Que dire encore de ce médecin allemand, le docteur Stigler, qui ne trouvera rien de mieux à faire, en 1942, en plein conflit mondial, que d'étudier le pénis des prisonniers antillais et africains ? En Italie, c'est le grand quotidien La Repubblica qui, pour évoquer le sida et les comportements sexuels à risque, lance en 1989, une vaste campagne d'affichage montrant un Noir en train d'embrasser, à pleine bouche, sa compagne... un singe ! Même dans le milieu du film X, les Noirs font sexuellement peur au point d'être souvent victimes de racisme. Cet ouvrage qui se lit comme un roman, démonte, sans détours et sans tabous, les mécanismes d'un stéréotype aux mille visages, hérité du passé. Il rappelle à tous, aux Blancs comme aux Noirs, que le préjugé sexuel est le frère jumeau du préjugé de couleur. Biographie de l'auteur Serge Bilé est l'auteur de l'essai à succès Noirs dans les camps nazis (Le Serpent à Plumes, 2005). Liste complète des chroniques et points de vue...

Billie Holiday

Sylvia Fol
Support: 11 x 2 x 18
Editions Gallimard
Date de parution : 27 octobre 2005

"A treize ans je pouvais être vraiment peste par moments, et têtue. J'avais tout simplement décidé de ne dire ni faire quoi que ce soit contre mon gré. Pas de "s'il vous plaît monsieur", pas de "merci madame". Rien. A moins d'en avoir envie. Il faut avoir été pauvre et noire pour savoir à combien de coups on s'expose quand on essaie de mettre ça en pratique." Noire, pauvre, prostituée, vulnérable et bagarreuse, des bas-fonds de Harlem aux plus prestigieuses salles de concert, Billie Holiday (1915-1959) lutta toute sa vie pour s'imposer. Sexe, alcool, drogues, elle voulut tout essayer et en mourut. Sa voix fut son chemin vers la liberté.

Le goût de la Martinique

Raphaël Confiant , Collectif
Mercure de France
Date de parution : 20 octobre 2005

Ile des Antilles au parfum de paradis, la Martinique invite au rêve. L'étonnante forêt tropicale, le sable couleur de nacre, l'indigo du ciel et le chaloupé des démarches féminines : tout cela existe bel et bien. Cette vision" exotique", souvent celle de l'étranger, n'est pas fausse. Il faut la compléter par le point de vue de l'autochtone, plus sensible aux douleurs secrètes qui, depuis un peu plus de trois siècles, agitent sa terre où se sont déroulés deux des plus grands crimes contre l'humanité de l'époque moderne : génocide des Amérindiens et l'esclavage des Noirs arrachés à l'Afrique. La Martinique a attiré des voyageurs illustres (Lafcadio Hearn, Paul Gauguin, Adèle Hugo, André Breton, Claude Lévi-Strauss...) et donné naissance à des écrivains mondialement célèbres: Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau. Balade, sur leurs traces, dans un pays complexe et attachant.

Les lumières, l'esclavage, la colonisation

Yves Benot , Roland Desné , Marcel Dorigny
Support: Broché - 326 pages
Editions La Découverte
Date de parution : 20 octobre 2005

L'itinéraire intellectuel et militant de l'historien Yves Benot (1920-2005) s'est ordonné autour de trois grands axes complémentaires et indissociables au sein de son œuvre immense : les processus de décolonisation de l'Afrique francophone, où il a vécu de nombreuses années ; les fondements intellectuels de l'anticolonialisme et de la lutte anti-esclavagiste au siècle des Lumières, dont il fut un précurseur avisé en mettant à jour, notamment, l'apport de Diderot dans la grande œuvre de Raynal ; les processus d'abolition de l'esclavage dans la Révolution française, puis ceux de son tragique rétablissement par Napoléon. Réunissant des articles publiés par Yves Benot sur une cinquantaine d'années, du début des années 1950 jusqu'à ses derniers jours, cet ouvrage rend compte de la continuité et de la richesse de cet engagement intellectuel. Se succèdent ainsi, selon un ordre thématique qui ne doit pas occulter l'unité de la démarche de l'auteur, l'Afrique des indépendances, Diderot, Raynal et les Lumières, la Révolution française et les luttes coloniales, les Indiens d'Amérique, cœur d'un projet d'ouvrage que la mort a interrompu. Un livre d'histoire original et passionnant, qui est aussi un hommage à cet historien et cet écrivain infatigable, toujours présent sur le terrain de la recherche, tout comme il le fut sur celui des luttes d'aujourd'hui pour l'égalité et contre toutes les formes d'oppression, dans nos sociétés comme dans celles des pays issus des décolonisations du dernier demi-siècle. Biographie de l'auteur: Yves Benot (1920-2005), journaliste et historien, a publié de nombreux ouvrages, dont Idéologies des indépendances africaines (Maspero, 1969), Diderot, de l'athéisme à l'anticolonialisme (Maspero, 1970), La Révolution française et la fin des colonies (La Découverte, 1988, 2004), La Démence coloniale sous Napoléon (La Découverte, 1992), Massacres coloniaux (La Découverte, 1994, 2001) et La Modernité de l'esclavage. Essai sur la... lire la suite Liste complète des chroniques et points de vue...

Nina Simone : Une vie

David Brun-Lambert
Support: Broché - 371 pages
Flammarion
Date de parution : 03 octobre 2005

" Je mourrai à soixante-dix ans, parce qu'après ce n'est que de la douleur. " Et c'est à soixante-dix ans que Nina Simone s'éteint, le 21 avril 2003, dans le sud de la France, après une vie de soupirs et merveilles, souffrance et exaltation, combats et exil. Née dans l'Amérique des années 30, Eunice Waymon, génie précoce, rêve de devenir la première concertiste classique noire, mais se voit refuser l'entrée au Conservatoire en raison de sa couleur de peau. Devenue chanteuse de jazz par défaut, elle est obligée de prendre un pseudonyme pour jouer ce que sa mère pasteur appelle la " musique du diable " et se baptise Nina (enfant, en espagnol) Simone (comme Simone Signoret, qu'elle admire). Une icône va naître. Elle qui se rêvait en égale de Maria Callas fut une enfant sacrifiée, une pianiste prodige, une militante engagée corps et âme dans la lutte pour la libération des Noirs, une interprète visionnaire, une sorcière africaine, une femme abîmée dans sa quête éperdue de l'amour. Une femme utilisée, trompée, brisée mais jamais résignée, alors même que son existence s'effritait peu à peu, lutte après lutte. De la Caroline du Nord à New York, de la Barbade au Liberia, de Genève à Amsterdam, d'Aix en Provence à Carry-le-Rouet où elle mourut, la vie de Nina Simone fut un long voyage à la recherche d'une sérénité qui toujours lui fut refusée. Enrichi par les témoignages de ses proches et par des entretiens inédits avec des figures marquantes de la vie musicale et intellectuelle du XXe siècle, le livre de David Brun-Lambert offre pour la première fois un tableau du destin nébuleux et romanesque de la dernière grande diva du siècle, précipitée vers une fin tragique qu'aucun romancier n'aurait pu inventer aussi justement que la vie elle-même. Biographie de l'auteur
David Brun-Lambert est auteur avec Laurent Garnier d'Electrochoc (Flammarion 2003). Journaliste pour Radio Nova pendant plusieurs années, il est aujourd'hui journaliste/producteur depuis Paris pour les programmes de la Radio Suisse Romande et collabore à divers magazines culturels. Liste complète des chroniques et points de vue...

Travail, capitalisme et société esclavagiste : Guadeloupe, Martinique (XVIIe-XIXe siècle)

Caroline Oudin-Bastide
Support: roché - 344 pages
Editions La Découverte
Date de parution : 15 septembre 2005

Présentation de l'éditeur A l'époque où l'esclavage s'impose dans les îles françaises des Antilles, le travail devient, dans les sociétés européennes, un élément constitutif de l'avènement de la modernité capitaliste dans les sociétés occidentales. Bien qu'étroitement articulé au système économique européen, le système esclavagiste paraît s'opposer à cette mise en gloire du travail. C'est ce paradoxe que l'ouvrage de Caroline Oudin-Bastide s'efforce d'explorer. Mobilisant une documentation impressionnante (ouvrages esclavagistes et abolitionnistes, correspondance administrative et textes littéraires), elle montre que les planteurs esclavagistes des Antilles françaises, installés dans la consommation ostentatoire, s'adonnant au jeu et aux plaisirs, cultivant l'oisiveté, ne partagèrent pas l'" esprit du capitalisme " propre, selon Max Weber, à la bourgeoisie montante. Elle analyse par ailleurs très finement le rapport au travail des esclaves, généralement contraints à la forme la plus extrême et la plus inhumaine de travail pour autrui. En étudiant les modalités du travail servile, de sa division et de ses statuts, comme de ses pratiques quotidiennes, Caroline Oudin-Bastide offre une contribution importante à la sociologie du système esclavagiste, qui se caractérise avant tout par sa logique de dévalorisation du travail, d'autant plus grande qu'elle fut constamment associée à la violence, considérée comme l'unique moyen de vaincre la " paresse naturelle " de l'esclave. Au carrefour de l'histoire économique et de l'anthropologie historique, cet ouvrage dresse un portrait original et saisissant de la société esclavagiste des Antilles françaises. Biographie de l'auteur
Caroline Oudin-Bastide est docteur en histoire et civilisations de l'EHESS et membre associé du Centre de recherche sur les pouvoirs locaux dans la Caraïbe. Liste complète des chroniques et points de vue...


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